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mardi 23 février 2010

Barack Obama sur le Grand échiquier - par Pascal Sacré

Le 44e Président US s’est entouré, dans certains domaines, de personnes dont la réputation sur le papier, laisserait rêveur. Il s’est également entouré de personnes dont le passé, le comportement et le dévouement aux secteurs privés, donnent plutôt des cauchemars. Que faut-il en penser ?
La Dream Team de Barack Obama 
Selon la presse, le New York Times en tête (http://www.nytimes.com/2008/12/13/opinion/13sat1.html), les “Greens” forment la Dream Team du gouvernement Obama : John Holdren, Harold Varmus, Eric Lander, Jane Lubchenco, Steven Chu. John Holdren, membre de l’Académie des sciences étatsunienne, est un expert du climat. Il a collaboré activement de 1987 à 1997 à l’organisation Pugwash (1) qui milite pour la non-prolifération nucléaire.  
John Holdren s’est fait connaître pour son activisme antinucléaire engagé. Chercheur très critique envers la politique environnementale de Georges W Bush, il s’était prononcé en faveur d’une législation imposant aux États-Unis d’abaisser le volume des émissions de gaz à effet de serre. Il est professeur en politique environnementale à la prestigieuse Université de Harvard et depuis décembre 2008, il est devenu le premier conseiller scientifique de Barack Obama qui l’a nommé à la tête du Conseil des conseillers du président sur la science et la technologie (PCAST).  Ce groupe a une importance potentielle majeure, puisqu’il doit conseiller le président et le vice-président sur des politiques dans des domaines où la compréhension de la science, de la technologie et de l’innovation est essentielle pour le renforcement de l’économie et la formation de politiques efficaces pour le peuple américain.John avait déjà été l’un des conseillers scientifiques de l'ancien président Bill Clinton (2). 

Harold Varmus, lauréat du prix Nobel de médecine 1989 et Eric Lander, professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology), spécialiste de la recherche sur le génome humain, entourent John Holdren, ainsi que Jane Lubchenco, spécialiste en biologie marine, nommée à la tête de la NOAA, l’Agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère, un organisme que cette biologiste marine avait critiqué auparavant pour avoir sous-estimé le problème de la surpêche. Ces nominations « vertes » viennent s’ajouter à celle de Steven Chu, prix Nobel de physique en 1997, physicien devenu responsable du ministère de l’énergie aux Etats-Unis. Chu est un partisan des énergies renouvelables (solaire, biocarburants) et avait déclaré  que les réductions des gaz à effets de serre imposées par le Protocole de Kyoto n’allaient pas assez loin. Il faut encore incorporer dans ce tableau théoriquement idyllique la nomination de Carol Browner (3) comme tsar de l’environnement et de l’énergie, un nouveau poste créé sur mesure : elle supervisera et aura en charge la coordination des politiques en matière d'environnement et de développement durable.  
Personnalités brillantes (prix Nobel, universitaires prestigieux) ayant critiqué la politique bushienne, voilà de quoi rassurer et donner de l’espoir au monde car les défis scientifiques, surtout écologiques, en particulier climatiques, sont peut-être bien les plus importants qui nous attendent dans les vingt prochaines années.
Espoir, c’est tout ? 
Ne serait-ce pas, dans l’univers de mensonges et de désinformations dans lequel nous allons vers la dévolution (guerre appelée paix, menteurs et imposteurs pris pour les experts), une stratégie plus globale pour retarder les critiques, postposer la « révolte » et noyer le poisson ? Il est toujours instructif de gratter la surface.  Quels hommes et femmes se cachent-ils vraiment, au-delà des diplômes ? 
Steven Chu est un défenseur du nucléaire comme il l’affirme haut et fort au sommet économique organisé par l’Université de Stanford en 2008, propos repris sur cnet.news. Chu affirme que le charbon libère 50% de radioactivité en plus que les centrales nucléaires (4). Une économie basée sur le charbon, source primaire de notre électricité, est bien plus nocive que si elle était basée sur du nucléaire, selon le professeur de Berkeley, surtout dans le contexte en vogue de réchauffement climatique uniquement et dogmatiquement relié au CO2 libéré par l’activité humaine. 
John Holdren est lui un ardent opposant aux centrales nucléaires, notamment au travers de ses actions dans la Pugwash Association et de son militantisme affiché (5). Dans cette matière, Barack Obama a donné raison à Steven Chu et fait fi des positions environnementales de son premier conseiller scientifique. Berkeley-Harvard, 1-0. Ainsi, le président Barack Obama a annoncé l'octroi d'un prêt de 8 milliards de dollars pour la fabrication de deux réacteurs dans l'État de Géorgie selon un article de février 2010 sur www.radiocanada.ca. C’est la relance du nucléaire, alors qu’un moratoire s’était installé depuis trente ans aux USA (accident de Three Mile Island). 
Attardons-nous sur les idées (6) du premier conseiller scientifique à la Maison Blanche, engagé pour redorer le blason environnemental des Etats-Unis, selon les médias occidentaux.  En 1969, Holdren écrit qu’il est impératif «de persuader la société et ses dirigeants qu’il n’y a pas d’autre choix que d’arrêter la croissance démographique irresponsable de nos populations aux demandes et aux habitudes de consommation illimitées» (7).  La même année, lui et Paul Ehrlich (8) prédisent : « Si […] des mesures de contrôle de population ne sont pas prises immédiatement et efficacement, tous les progrès technologiques réalisés par l’homme n’empêcheront pas l’avènement de la misère».
En 1971, ils avertissent «qu’une forme d’écocatastrophe, si pas une guerre thermonucléaire, semble quasi certaine avant la fin du siècle» (9).Voyant le capitalisme comme un système économique intrinsèquement néfaste pour l’environnement Holdren et Ehrlich (dans leur livre de 1973  Human Ecology: Problems and Solutions), appelèrent à « une campagne massive […] pour dé-développer les Etats-Unis » et d’autres pays occidentaux pour économiser l’énergie et favoriser la croissance dans les pays sous-développés.
« Le dé-développement (dedevelopment) », disent-ils, « signifie adapter notre système économique à la réalité écologique et à l’état des ressources mondiales. Par dé-développement, nous voulons dire une diminution de la consommation énergétique per capita, moins de gadgets, et arrêter la pratique de la péremption programmée (planned obsolescence)» (10).
La péremption programmée traduit le fait que tous les objets, tous les appareils sont programmés, dès leur fabrication, pour s’arrêter de fonctionner après un laps de temps déterminé, alors qu’en fait, ils pourraient marcher beaucoup plus longtemps. C’est  dans le but de pousser à la consommation, moteur du capitalisme effréné, alimenté en permanence par le rachat perpétuel d’objets dont la « vie » est volontairement interrompue. 
En 1977, Holdren et Ehrlich quantifièrent leur philosophie anticapitaliste dans une équation mathématique : I=PAT, où I, l’impact environnemental négatif, est le produit de la croissance démographique (P), de l’affluence croissante (A), et du progrès technologique (T). Dans le but de minimiser les dégâts environnementaux, ils prescrivent « l’organisation d’ une action contraire : contrôle [réduction] de la population, limite imposée à la consommation matérialiste, redistribution des biens, évolution vers des technologies moins destructrices sur les plans environnementaux et sociaux, qu’aujourd’hui, et mise en route d’une sorte de gouvernement mondial (11) ». 
Paul Ehrlich, biologiste de l’Université de Stanford, auteur en  1968 de La Bombe P (pour Population), relie la crise écologique à la prolifération humaine qu’il compare à un cancer : « Trop de voitures, trop d’usines, trop de détergents, trop de pesticides, (…) trop d’oxyde de carbone. La cause en est toujours la même : trop de monde sur la terre. »  Il estime qu’avec « une population mondiale de cinq cents millions d’hommes, moyennant quelques changements technologiques minimes et quelques changements radicaux dans le rythme d’utilisation et la répartition des ressources mondiales, on résoudrait sans doute la crise écologique. »  Pour arriver à ce résultat, il évoque différentes propositions comme par exemple « incorporer des stérilisants provisoires dans l’alimentation en eau » ou bien « alimenter toute la population en hormones mâles puissantes» afin de «masculiniser et rendre stériles les femmes ». Cependant, il les rejette parce qu’il pense qu’elles sont techniquement difficiles à réaliser et qu’elles ne seront pas bien acceptées socialement. Il préfère donc promouvoir l’avortement libre et militer en faveur de mesures fiscales destinées à «décourager la natalité».  Dans son livre, Ehrlich imagine trois scénarios apocalyptiques concernant la croissance démographique, le plus optimiste prévoyant « seulement » 1 milliard de morts de famine. 
En 1986, Holdren reprend ses prédictions en les reliant au CO2 et prédit que « la famine induite par le CO2 pourrait tuer jusqu’à un milliard de gens avant 2020 ».  Aujourd’hui, sans surprise, Holdren qualifie les chercheurs qui doutent de l’importance de l’activité humaine dans la responsabilité du réchauffement climatique, ou qui doutent même de la menace réelle de ce réchauffement climatique, de perturbateurs qui infestent le débat public avec des idées qui mettent l’humanité en danger (12). 
Une remise en question de la théorie climatique actuelle, qu’une science honnête, qui évolue au fur et à mesure de ses expériences et de ses découvertes, pourrait imposer, paraît très difficile, impossible même, étant donné les réputations scientifiques engagées, les budgets colossaux considérés et les investissements annoncés (le marché du carbone pourrait représenter le double du volume financier de celui du pétrole, voir plus loin).
Cette théorie, devenue un dogme, a permis de relancer le nucléaire dans le monde (France, Etats-Unis, http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/02/16/007-Obama-Centrale-Nucleaire.shtml ) et de reparler avec plus de facilité de sujets peu éthiques : réduction de la population, contrôle des naissances, stérilisations forcées. Il est aujourd’hui acceptable et même courant, d’affirmer qu’il y aurait trop d’êtres humains sur la Terre, surtout dans les pays à la traîne du capitalisme, les pays pauvres et sous-développés.
Voilà un point commun puissant entre le nucléariste Steven Chu et l’antinucléariste John Holdren, dans l’équipe recomposée d’Obama : donner à la théorie du réchauffement climatique causé par le CO2 libéré par l’activité humaine et la surpopulation, une crédibilité indiscutable et faire de la réduction des populations, surtout pauvres, un objectif raisonnable.  
Le mouvement écologiste planétaire est devenu hyper puissant.  Bizarrement, cela ne s’est pas traduit aux Etats-Unis par l’accession au pouvoir du Parti Vert (Green Party) de Cynthia McKinney, l’ex-démocrate, ouvertement critique sur le gouvernement Bush, sur sa politique étrangère criminelle, sur sa version officielle du 11 septembre 2001 et sur toutes les guerres injustes menées par son pays. 
Les multinationales, comme Monsanto ou Baxter, feraient-elles peu d’affaires avec Cynthia McKinney ?
Le mouvement mondial et large dont Gore, Holdren et Chu sont les chantres, est chouchouté par des lobbys, les multinationales et les corporations qui ont compris que le marché du CO2 pourrait représenter dans la prochaine décade le double de celui, déjà énorme, du pétrole qui de toute façon, a atteint son pic (13).
L’écologie environnementale, au travers de ces manœuvres, a, semble-t-il, été récupérée par le capitalisme qui fait profit de tout, n’en déplaise à l’anticapitaliste John Holdren, qui est là soit pour donner son crédit, son poids, sa renommée, à toute l’histoire, soit pour faire progresser un autre chapitre crucial : la dépopulation programmée. 
Si Al Gore lui-même n’a pas été choisi comme Prince auprès du Calife Obama, probablement pour préserver le confrère Nobel pour une future candidature présidentielle, en 2012 ou 2016, l’entourage « écologique » du 44è président sent fortement le zinc(14), notamment dans la personne de Carol Browner qui a travaillé, tout comme Holdren, pour Bill Clinton, et fut la conseillère d’Al Gore de 1988 à 1991, alors qu’il était sénateur.
Al Gore est devenu très peu crédible comme leader écologique, bien que les grands médias, à de rares exceptions près, soient étonnamment silencieux là-dessus. 
Pourtant Al Gore reste un modèle environnemental adulé et ses tromperies, pourtant officielles, restent inconnues d’une grande partie du public.  Par son discrédit, Al Gore jette le doute sur tout le mouvement qui ne jure que par lui, sur l’institution Nobel, et sur les personnes qui l’ont conseillé, et entouré.
35 « erreurs » ont été relevées dans son film La Vérité Qui Dérange (An Inconvenient Truth), transformant ce documentaire encensé, montré en exemple dans les écoles, en film de science-fiction au scénario déplorable (15).  Un professeur et la justice britannique ont obtenu que dans les écoles où le film d’Al Gore est diffusé, soient mis en évidence auprès des enseignants et des élèves, son partisanisme, son caractère endoctrinant, et, plus grave encore, ses plus grandes erreurs : 11 mensonges ("inaccuracies") sont portés à l'attention des enfants et des professeurs(16). 
Sur un plan individuel, personnel, que ce soit par les actions qu’il a menées en tant que Vice Président des Etats-Unis sous Bill Clinton, ses attachements au secteur pétrolier (Occidental Petroleum) (17), ses compromissions avec des lobbys puissants et polluants comme Monsanto (18), et son enrichissement très opportuniste à l’aune du marché des crédits-carbone, Al Gore est devenu indéfendable et la cause écologique, environnementale, en prenant ce genre de héraut, devient grotesque. Dans un article du 29 août 2000, de Bill Mesler, Al Gore: The Other Oil Candidate,  nous voyons comment le chantre de l’effort écologique se soucie peu, en fait, d’environnement et du bien-être des populations indigènes, ce qui laisse très dubitatif, pour ne pas dire autre chose, sur les véritables intentions de cet homme (19). 
La présidence Clinton, démocrate également, fut une horreur environnementale, et une succursale des multinationales du pétrole et de l’agroalimentaire comme Monsanto. Margaret Miller, Michael R. Taylor, Mickey Kantor sont des exemples, sous Clinton-Gore, de ce qu’on appelle aux Etats-Unis des revolving doors, des portes tournantes, des personnes qui font des allers et retours entre des organismes publics (FDA, Agence de protection de l’environnement, Secrétariat au Commerce) et des multinationales privées justement censées être contrôlée par ces organismes publics.  Ces conflits d’intérêt touchent également les milieux scientifiques (Source : OGM, semences de destruction, par William Engdahl, pp. 27-33).
Il n’y a finalement rien de bien nouveau sous Obama qui a repris Taylor à la FDA, et s’est entouré de Holdren et de Carol Browner, déjà conseillers sous Clinton-Gore.  Ceci laisse inquiet quant aux vrais desseins de l’équipe scientifique, la Green Team, sortie de son chapeau magique par Barack Obama et présentée comme du tout neuf, œuvrant soi-disant au bien de l’humanité.Les diplômes et les récompenses officielles n’expliquent pas tout.  Si elles promettent l’efficacité, elles ne garantissent pas l’humanité, la compassion, la justice, la transparence ni l’honnêteté. Le vert n’est jamais qu’une couleur. Le vert est également la couleur de certaines moisissures. 

L’équipe Cauchemar de Barack Obama
Le truand 
Ceux qui ont fait du monde économique, un milieu purement financier, spéculatif (Hedge Funds), infesté de requins, sévissaient déjà sous l’ère Gore-Clinton (ils ont défait le Glass-Steagall Act en 1999, le pilier du New Deal de Roosevelt, qui protégeait de la corruption, du délit d’initié depuis 1933). Ils se sont adonnés à toutes les curées possibles sous Bush junior. Ils sont restés les conseillers de Barack Obama :  Lawrence Summers (20), Paul Volcker, Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor, équivalent de notre ministre des Finances (21), Ben Bernanke, Bob Rubin (ancien co-président de Goldman Sachs et ministre des Finances de Bill Clinton) c’est lui qui abrogea la Loi Glass-Steagall (22).Ce n’est pas virer Geithner (23), encore moins remplacer Bernanke par son fidèle lieutenant Donald Kohn qui n’a jamais contredit son patron (24), qui changera quoi que ce soit.  Comme titre le Courrier International, en 2010, Wall Street continue à faire sa loi (25). 
Les brutes 
Robert Gates (Secrétaire à la Défense, le successeur de Donald Rumsfeld, le Chef du Pentagone) avait déjà été nommé sous Georges Bush junior. Barack Obama, comme pour son entourage de conseillers financiers, l’a reconduit dans ses fonctions. La politique guerrière de Gates est un peu différente de celle de Rumsfeld et des faucons néoconservateurs, mais elle produit autant, si pas plus, de bains de sang et de CO2, comme nous le verrons.  Emmanuel Rahm, Secrétaire Général, Dennis Ross (membre du CFR, de la Commission trilatérale) et des « stratèges » militaires comme le général Stanley McChrystal ont été les solutions « raisonnables » choisies par Barack Obama pour aborder les problèmes diplomatiques dans le monde.  Ces conseillers sont tous des « guerriers », plutôt des expéditeurs de « guerriers », de soldats tous azimuts, qu’importe le nombre de ceux qui reviennent dans une boîte emballée dans le drapeau américain.  Ce sont des bellicistes, des aboyeurs, agressifs et intraitables.
Emmanuel Rahm et Dennis Ross respectent plus l’AIPAC (American Israeli Affairs Committee) que les Etatsuniens. Ils lient automatiquement le destin de Barack Obama et de son pays au destin d’Israël, et l’entraînent donc dans leur guerre proche, inéluctable, avec l’Iran.  Aucun de ces conseillers ne freinera l’énorme appareil militaire étatsunien, le plus gros consommateur de ressources mondiales et le plus gros producteur de CO2. Cela risque même, avec des « stratèges » pareils, qui demandent de plus en plus de soldats, de moyens, et d’ennemis à défier, d’aller de mal en pire. 
Le Pentagone est très loin de se limiter aux 620 000 m2 basés à Arlington, en Virginie. Le Pentagone est le plus grand propriétaire immobilier du monde, 539 000 immeubles, dans 5579 sites (26).  Comme le décrit très bien Sara Flounders, le plus gros pollueur de la planète et de tous les temps, qu’il s’agisse de dioxyde de carbone ou d’autres émissions toxiques, est bien le Pentagone et toutes ses tentacules meurtrières à travers le monde (27). 
Selon le classement présenté dans l'édition 2006 du CIA World Factbook, 35 pays seulement (sur les 210 que compte le monde) affichent une consommation journalière de pétrole supérieure à celle du Pentagone.
Officiellement, l'armée américaine consomme chaque jour 320 000 barils de pétrole, un chiffre qui n'inclut pas la consommation des entreprises travaillant sur mandat ni des installations louées ou privatisées, sans parler des énormes quantités d'énergie et de ressources englouties dans la production et l'entretien de son arsenal meurtrier, comme les bombes, les grenades ou les missiles.
Et avec un budget de plus en plus important, d’année en année, près de 800 milliards de dollars en 2010, il serait étonnant qu’ils réduisent, ou même stabilisent, leur production de CO2 
Conclusions 
La seule façon d’être enfin vraiment crédible, pour le gouvernement étatsunien, au travers de son premier président noir, aurait été de rétablir la Glass-Steagall Act, de réduire le budget du Pentagone et de prendre ses distances avec Israël et leur projet de guerre suicidaire au Moyen-Orient. De prôner la réduction, non pas de population, mais de consommation, et de lutter contre la péremption programmée. Et pas simplement d’engager John Holdren, ou de virer Ben Bernanke. 
Concrètement, en douze mois, Green team ou pas, Barack a prolongé toutes les politiques de son prédécesseur, quels que soient les tours de magie entourant les nominations de spécialistes « verts » ou les égratignures envisagées envers les banques. Comme le dit Domenico Losurdo, professeur à l’Université d’Urbino, il n’est plus une zone du monde qui échappe au militarisme et à la politique guerrière des USA : Golfe persique, Amérique latine, Afrique, Asie…(28).
Georges W Bush et son mentor, Dick Cheney ont mis le feu à l’Irak et à l’Afghanistan et tout le monde ou presque était d’accord pour souligner le caractère barbare de cette administration. Imaginons nos réactions, si Georges W. Bush, ou Dick Cheney, avait obtenu le prix Nobel de la paix. Barack Obama, lui, a rallumé ces feux avec zèle, et se prépare à rajouter l’Iran, le Venezuela, l’Afrique (Yémen, Somalie). 
Ce sont des guerres qui vont alimenter le complexe militaro-industriel vorace, mais qui peuvent, surtout, en activer d’autres, plus globales (Russie, Chine) or l’on sait que la deuxième guerre mondiale (1940-45) est ce qui a relancé l’économie américaine après la crise de 1929, déjà provoquée par les banques. Dans une sorte de réédition, la prochaine guerre mondiale vers laquelle les USA et l’OTAN nous entraînent absorberait la chute du dollar, l’effondrement annoncé des Etats-Unis, cannibalisés par leurs propres institutions financières dérégulées, et solutionnerait le chaos financier qui se prépare, mondial, à côté duquel selon certains experts la crise de 1929 sera un fait divers. 
Cela conduirait au gouvernement mondial, appelé déjà de leurs vœux par les antidémographistes comme John Holdren et Paul Ehrlich dans les années 70, comme une des solutions à nos soucis environnementaux.  Bien sûr, rien de tout cela ne sera annoncé tel quel. 
Le cyberterrorisme chinois, le nucléaire iranien voire chinois, la lutte contre la drogue et la connexion avec Al-Qaida, ou n’importe quel substitut, serviront de prétextes, comme d’habitude.  Des bénéfices secondaires seront également assurés par ces guerres : pillage des ressources (hydrocarbures à Haïti, au Venezuela, au Yémen), élimination de tout modèle alternatif au système capitaliste (Amérique Latine, ALBA), encerclement de la Russie et de la Chine (Afghanistan, Iran), domination des voies commerciales (Yémen, Somalie) (29)
La campagne électorale de Barack Obama a été la plus chère de toute l’histoire des Etats-Unis (30). 
Le tissu relationnel du 44e président, ses conseillers et mentors, comme Zbigniew Brzezinski, ses bailleurs de fond électoraux, ses réseaux, et surtout sa première année de présidence consacrée au sauvetage des banques, à l’apologie de la guerre, à la poursuite des camps de la honte (Guantanamo), des pratiques immondes (restitution extraordinaire, incarcération sans jugement, torture) apportent à la question de savoir si le premier président noir étasunien représente un quelconque espoir pour l’humanité une réponse sans équivoque.
Barack Obama est la pièce maîtresse actuelle d’un « jeu » destructeur qu’une certaine élite mondiale, bien représentée aux Etats-Unis, mène depuis pas mal de temps, un « jeu » où la guerre comme remède aux crises économiques, et l’eugénisme, la pratique de la stérilisation forcée, la réduction des populations, comme remèdes aux problèmes environnementaux, ont toujours fait partie d’une stratégie globale. C’est toujours très peu connu du grand public, et pourtant très documenté (31-32-33). 
Il est aussi difficilement crédible de mener une politique aussi agressive, axée sur la guerre, un Pentagone hypertrophié, et venir dire, sans déclencher une salve nourrie de rires (ou de chaussures) que le climat, et l’environnement, seraient devenus une priorité. Même en présentant au public une dream team écologique.  Cette GreenTeam-là a permis le retour en force du nucléaire, malgré le militant Holdren, et malgré le cauchemar environnemental des déchets de cette industrie (Déchets le cauchemar du nucléaire, de Laure Noualhat, préface d’Hubert Reeves, Seuil ARTE éditions). Le CO2 est utilisé pour faire passer un plan bien plus vaste, où l’environnement et le sort des peuples sont le dernier souci de ceux qui mènent le jeu. 
Le Bon, John Holdren, la coqueluche des médias qui parlent d’une Dream Team, un gage de qualité pour les mouvements écologistes, est là pour rassurer ceux-ci, et consolider le rôle du CO2 humain comme notre principal ennemi. Ces mêmes mouvements et médias ne sont pas dérangés pas le retour du nucléaire, conséquence visible de ce dogme du CO2, ni, surtout, part la Brute de service, le pyromane McChrystal et tous ses acolytes, qui pour le compte de leur gouvernement, incendient le monde (Irak, Afghanistan, Pakistan), dégageant au passage un maximum de CO2.  Les citoyens sont les pions de cette partie.  
Le pion est la pièce la moins mobile du jeu d’échecs et pour cette raison la moins forte. Cependant depuis Philidor (http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9fense_Philidor), chaque joueur sait que « le pion est l'âme du jeu d'échecs ». Malgré sa force réduite, l'importance du pion est déterminante et une différence d'un seul pion suffit souvent pour faire pencher la balance.  

Titre * Allusion au livre, Le grand échiquier, l'Amérique et le reste du monde, de Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter et actuel mentor géostratégique de Barack Obama.
Notes et références :
(1) Le mouvement Pugwash, les scientifiques contre la guerre http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/science2.htm 
(3) Carol Browner fut directrice de l'Agence pour la Protection de l'Environnement (EPA) de 1993 à 2001 sous l'administration Clinton. Née en 1955, elle a fait des études de Droit à l'université de Floride et s'est investie dans des associations dont Citizen Action pour la défense des consommateurs et de l'environnement. C'est également une proche d'Al Gore puisqu'elle fut sa conseillère de 1988 à 1991 lorsqu'il était sénateur. (4) Nobel winner: Nuke power must be part of the equation http://news.cnet.com/8301-10787_3-9888608-60.html (anglais)
(6) Op. Cit.
(7) Dr. John P. Holdren“De-development” Advocate is the Wrong Choice for White House Science Adviser By William Yeatman (en anglais) http://cei.org/cei_files/fm/active/0/William%20Yeatman%20-%20Holdren%20WebMemo.pdf   
(9) “De-development” Advocate is the Wrong Choice for White House Science Adviser By William Yeatman (en anglais), op. cit.
(11) “De-development” Advocate is the Wrong Choice for White House Science Adviser By William Yeatman (en anglais), op. cit.
(12) Questions for Obama's science guy (en anglais) :http://www.jewishworldreview.com/jeff/jacoby011909.php3 
(13) Carbon trading could be worth twice that of oil in next decade : http://www.guardian.co.uk/environment/2009/nov/29/carbon-trading-market-copenhagen-summit 
(14) Humanity might be "sitting on a ticking time bomb," but Gore's home in Carthage is sitting on a zinc mine. Gore receives $20,000 a year in royalties from Pasminco Zinc, which operates a zinc concession on his property. Tennessee has cited the company for adding large quantities of barium, iron and zinc to the nearby Caney Fork River.
The issue here is not simply Gore's hypocrisy; it's a question of credibility. If he genuinely believes the apocalyptic vision he has put forth and calls for radical changes in the way other people live, why hasn't he made any radical change in his life? Giving up the zinc mine or one of his homes is not asking much, given that he wants the rest of us to radically change our lives.
(15) 35 Inconvenient truths, (en anglais)
(16) Court finds truth inconvenient for Gore (en anglais) : http://planetgore.nationalreview.com/post/?q=NTJjYWQ5ODRhMmFhMzcxMWIxMGI2NzNmOTAxNjNjMGI 
(17) Albert Gore Jr.: Occidental and Oriental Connections (en anglais) : http://www.opinionjournal.com/extra/?id=65000070 
(18) L’hormone de croissance bovine transgénique de Monsanto fut imposée à l’agriculture US en 1993 par la FDA. Les OGMs furent imposés de force au peuple des Etats-Unis, sans étiquetage, à la fin de l’année 1992 par la FDA. Mr Al Gore n’a pas remis en question cet état de fait et il fallut l’action en justice d’un juriste pour que la FDA (Food and Drug Administration) “libère”, en 1999, sur demande expresse du tribunal, plus de 40 000 pages de dossiers archivés confidentiels prouvant que les techniciens et scientifiques de la FDA avaient émis d’innombrables réserves quant à la sécurité sanitaire des OGMs. Le responsable de ce dossier, le célèbre Michael Taylor, les avait bien soigneusement rangés à l’ombre. En 1998, le quartet Clinton – Al Gore – Dan Glickman (ministre de l’agriculture) – William Daley (ministre du commerce) lança une campagne forcenée pour obliger l’Europe à accepter les chimères génétiques.
(19) Al Gore: The Other Oil Candidate (en anglais) : http://www.corpwatch.org/article.php?id=468 
(20) Larry Summers' War Against the Earth (en anglais) : http://www.counterpunch.org/summers.html 
(22) La Loi Glass-Steagall de 1933 empêchait strictement la collusion banques de dépôts et banques d’affaires. Elle interdisait à toute banque de dépôts de posséder une banque d’affaires ou d’acheter, de vendre ou de souscrire des titres financiers, domaine réservé aux banques d’affaires. A l’inverse il était interdit aux banques d’affaires d’accepter les dépôts de simples clients, ce qui relevait uniquement de banques de dépôts.
(27) Le rôle du Pentagone dans la catastrophe mondiale, par Sara Flounders : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16843 
(29) Le Yémen et la militarisation des voies navigables stratégiques
(30) La victoire d’Obama : une élection présidentielle à 2 milliards de dollars, http://www.politique.net/2008110502-presidentielle-americaine-a-deux-milliards-de-dollars.htm 
(31) Eugénisme et darwinisme social, par François Marginean : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14643 
(32) Billionaire club in bid to curb overpopulation, (en anglais)

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